ÉPILOGUE / Ludwig Zeller
La plupart des poèmes qui composent ce livre furent écrits entre 1971 et 1972 à Toronto. Celui qui prend un livre n’atteint pas toujours l’homme. C’est un moment difficile, hérissé d’épines et de questions, celui auquel doit faire face un poète qui change de pays et de langue. Alors ce n’est pas à l’homme que l’on touche mais à une blessure. J’avais auparavant publié cinq livres de poésie, un tome de collages, et présenté huit expositions individuelles. Toutefois, ces poèmes et leurs indécisions signifièrent pour moi un recom mencement. Voici la réponse à une question que l’on me pose très fréquemment. Je suis né en 1927 dans le désert d’Atacama au nord du Chili. Ces poèmes et ces collages seraient autres s’ils avaient pris naissance dans une ambiance diffé rente. Mon œuvre adhère entièrement au surréalisme et c’est l’expression de celui qui pense que par hasard nous continuons à vivre dans un désert où la vie n’est que la peau d’un mirage.
Ludwig Zeller
Trad. Thérèse Dulac Gutiérrez
